Avril 1915



Jeudi 1eravril 1915.
Travaux d’organisation – Echange de coups de feu.

Vendredi 2 avril 1915.
Travaux d’organisation – Echange de coups de feu.

Samedi 3 avril 1915.
Travaux d’organisation – Echange de coups de feu.

Dimanche 4 avril 1915.
On continue l’organisation.
A 17h30, une pièce de 75 (pour laquelle a été construit un abris-casemate sur la croupe Ouest de la CHAPELOTTE) bombarde les fermes d’ALLENCOMBE.
Grâce au repérage très exact fait les jours précédents, le tir est réglé dès le premier obus. Une ½ section de volontaire (Sous-Lieutenant MONDET) est dans les tranchées à 150m d’ALLENCOMBE, prête à sauter sur les fermes aussitôt le résultat de l’artillerie obtenu.
Par une vraie fatalité, une détérioration accidentelle de la pièce interrompt le tir vers le 20éme coup. L’opération est arrêtée.Une patrouille va à la nuit tombée constater sur place les résultats.
20h30. L’ennemi que l’intervention de l’artillerie a rendu nerveux, craignant sans doute une attaque, lance des fusées et dirige sur nos tranchées un feu désordonné et inefficace auquel nous ne répondons pas. Le calme se rétablit peu à peu à partir de 21 heures.

Lundi 5 avril 1915.
Continuation des travaux – Echange de coups de feu.
Quelques obus de gros calibres tombent près des tranchées de la 3éme Cie et de la section de Mitrailleuses.

Mardi 6 avril 1915.
On continue l’organisation – Echange de coups de feu avec les guetteurs ennemis.

Mercredi 7 avril 1915.
On continue l’organisation – Echange de coups de feu avec les guetteurs ennemis.
Sourde canonnade très nourrie pendant toute la journée et la nuit vers le Nord-Ouest.
Dans le secteur duel d’artillerie.

Jeudi 8 avril 1915.
Une section de Chasseurs à Pied (4éme Cie) dans le but d’encadrer le secteur, va relever à l’extrême droite l’élément du 309éme qui occupe les tranchées basses.
A 11 heures, les 3 Cies du 309éme sont relevées dans le secteur par 3 Cies du 39éme Territorial.
Quelques obus ennemis tombent près de nos tranchées dans le ravin d’ALLENCOMBE.

Pertes :
Caporal GERARD Léon 2éme Cie- Blessé

Ordre de Citations n° 43 (Extrait)

Le Général HUMBERT Commandant le détachement d’Armée de Lorraine, cite à l’ordre de l’Armée :
·         Le Sergent GUENIAT. R, du 41éme Bataillon de Chasseurs :
« Sous-Officier ardent et brave, blessé récemment en sauvant un de ces camarade, et revenu sur sa demande au Bataillon. A été tué à la tête de ces Chasseurs qu’il entrainait à la baïonnette avec sa vigueur habituelle. »

·         Le Sergent FRERY. L, du 41éme Bataillon de Chasseurs :
«  Sous-Officier d’une bravoure remarquable ; a été tué en allant spontanément sous une fusillade intense porter des munitions aux sections de première ligne qui allaient en manquer. »

·         Le Sergent FOREST. H, du 41éme Bataillon de Chasseurs :
«  Blessé le matin, a gardé le commandement de sa demi-section et a été tué en la maintenant dans sa tranchée malgré de fortes pertes. »

·         Le Chasseur FEYDEL. R, du 41éme Bataillon de Chasseurs :
«  Au cours d’une charge à la baïonnette, aborda l’ennemi un des premiers, tuant d’un coup de baïonnette un officier Allemand qui déchargeait à bout portant son révolver sur les nôtres. A été blessé en lui arrachant le révolver. »

·         Le Chasseur GODARD. A, du 41éme Bataillon de Chasseurs :
«  Brave Chasseur qui s’est déjà distingué par son dévouement. A été blessé de deux balles à la poitrine et à la jambe en se portant courageusement en avant pour secourir un camarade mortellement atteint au cours d’une patrouille sous bois. A malgré ses blessures, ramené le corps de son camarade. »

Le Général HUMBERT, Commandant le D.A.L.
Signé : HUMBERT

Vendredi 9 avril 1915.
On continue l’organisation – Echange de coups de feu avec les guetteurs ennemis.

Samedi 10 avril 1915.
On continue l’organisation – Echange de coups de feu avec les guetteurs ennemis.
Le soir vers 21 heures, le Commandant du 39éme Territorial signale des bruits souterrains qui peuvent faire craindre des travaux de mine de l’ennemi occupant les fermes d’ALLENCOMBE. Toutes mesures sont prises pour boucher la brèche et occuper l’entonnoir s’il arrivait à se produire.

Dimanche 11 avril 1915.
On continue les travaux – L’ennemi bombarde le ravin d’ALLENCOMBE.
Echange de coups de feu toute la journée.
A 17h30, une pièce de 75 sous abri, croupe Ouest de la CHAPELOTTE, ouvre le feu sur les fermes d’ALLENCOMBE.
Le tir est réglé dès les premiers coups. La ferme Nord (BOURAT) est bientôt démolie (murs écroulés, toits effondrés). La ferme Sud (WOLF) atteinte ensuite est sérieusement endommagée (démolie 1/3). Le bombardement cesse vers 18h35, et l’artillerie allongeant son tir atteint BAN-LE MOINE.
Un groupe de trente Chasseurs volontaires pris dans les Compagnies sous les ordres du Sous-Lieutenant MONDET quittant la tranchée de première ligne, se porte en avant, traverse nos fils de fer, et se dirige sur la ferme qu’elle reconnait bientôt toujours occupée (40 Allemands).
A 20 mètres de la ferme, les Chasseurs se heurtent à une ligne de sorte de chevaux de frises reliés par fils de fer derrière une palissade en bois posée et intacte.
On attaque le fil de fer à la cisaille et un Chasseur (RODRIGUE) cherche à renverser la palissade. L’alarme est donnée par une sentinelle qui ouvre le feu sans atteindre personne. Devant les obstacles, le Lieutenant arrête l’opération et se retire sans être suivi par l’ennemi.
A 3h45, une patrouille (Sergent SCHÜN, Chasseurs RODRIGUE et COLAS) qui ont repéré la sentinelle, se glisse à nouveau jusqu’à la ferme, tue la sentinelle et ouvre le feu sur un groupe qu’ils aperçoivent à 50m d’eux. Les Allemands rentrent en courant dans la ferme et ouvrent le feu.
Notre patrouille se retire sans être touchée. Pendant toute l’opération de la veille (soir du 11 avril) l’ennemi tire d’un peu partout sur nos lignes, et sur la pièce de 75 qui a été assez vite repérée. Le tir Allemand Artillerie et fusillade a été sans résultats.
Nuit calme.

Lundi 12 avril 1915.
On continue l’organisation.
Vers 15 heures de gros obus arrivent près du bivouac du Bataillon qui est couvert d’éclats.
1 Chasseur blessé à la tête (1ere Cie)
1 Chasseur tué d’une balle à la tête dans la tranchée. (2éme Cie)

Pertes :
Chasseur 2Cl DORET Pierre 2éme Cie- Tué à l’ennemi
Chasseur 2Cl BERGERAT Léon 1ere Cie- Blessé

Mardi 13 avril 1915.
On continue les travaux. Echange de coups de feu.
Vers 21 heures, une patrouille de volontaires (Caporal MAILLOT 3éme Cie) réussit à pénétrer dans la ferme des Gardes signalée comme étant fréquemment occupée par l’ennemi. Elle trouve la ferme vide mais reconnait des traces du passage récent des Allemands. (montre en marche marquant l’heure Allemande).
Cette patrouille ayant été éventée par l’ennemi qui ouvre un feu violent sur la ferme (balles – grenades – bombes) réussit à rentrer dans nos lignes sans pertes.

Mercredi 14 avril 1915.
On continue les travaux. A 7 heures des obus ennemis tombent derrière les tranchées de la 3éme Cie. Echange de coups de feu.

Jeudi 15 avril 1915.
On continue l’organisation – Journée assez calme.
Visite du secteur par le Général MORDRELLE, Commandant la 71éme Division.

Vendredi 16 avril 1915.
On continue l’organisation – Journée assez calme.

Samedi 17 avril 1915.
La nuit du 16/17 a été agitée. L’ennemi tire beaucoup.
A minuit, la fusillade devient plus nourrie. Une patrouille ennemie venant de THIAIVILLE est repoussée par notre feu. La fusillade se calme peu après, mais toute la nuit les 2 artilleries se contre battent.
La canonnade se poursuit dans la matinée. Dans l’après-midi le secteur est bombardé. A 15 heures, 6 obus de 210 tombent sur le poste du Commandant causant des dégâts matériels aux baraques de l’Etat-Major et de la liaison. Le personnel qui a eu le temps de gagner les abris de bombardement est indemne. Malheureusement un coup atteint dans le ravin de la Blette 2 Chasseurs qui lavaient leur linge – l’un est tué, l’autre grièvement blessé. La nuit est passée dans les abris de bombardement.

Pertes :
Chasseur 2Cl ROGER Eugène 4éme Cie- Tué à l’ennemi
Chasseur 2Cl BREUZIN Jules 4éme Cie- Blessé

LEGION D’HONNEUR.

Par Décret Présidentiel en date du 13 avril 1915, est inscrit au Tableau spécial de la Légion d’Honneur, à compter du 10 avril 1915 :
Pour CHEVALIER,

Mr. Le Chef de Bataillon LEHAGRE du 41éme Bataillon de Chasseurs.

« Nombreuses années de service. A été cité à l’ordre de sa Division. Commande son Bataillon avec beaucoup d’expérience et d’habileté. »

Dimanche 18 avril 1915.
L’occupation du secteur est renforcée et toutes précautions prises en vue d’une attaque possible de l’ennemi à la suite de l’activité manifestée par son artillerie.
Cette attaque ne se produit pas et la journée est assez calme.

Lundi 19 avril 1915.
Continuation des travaux.
Dans l’après-midi, notre 155 canonne avec succès l’organisation ennemie du Ban Le Moine en face du secteur de la 3éme Cie.
A 20 heures, le 155 tire de nouveau sur des travailleurs ennemis qui cherchent à réparer les dégâts causés dans l'après-midi.

Mardi 20 avril 1915.
Journée assez clame.
Le Commandant remet le commandement du secteur au Commandant LECESTRE du 39éme Territorial et se rend à BACCARAT où il reçoit des mains du Général JOFFRE la croix de Chevalier de la Légion d’Honneur.
A 19 heures, le Commandant reprend le commandement du secteur.

Mercredi 21 avril 1915.
A 16h30, bombardement par notre 155 des ouvrages ennemis du Bois de Bouleaux EST d’ALLENCOMBE. Le tir, terminé à 18 heures, a donné d’excellents résultats sur les tranchées, les fils de fer et un abri qui vole en éclat.
Nuit assez agitée – fusillades aux environs du secteur.

Jeudi 22 avril 1915.
Journée calme – continuation des travaux.

Vendredi 23 avril 1915.
Continuation des travaux.

Samedi 24 avril 1915.
Dans le but de reconnaitre si l’ennemi ne dégarnit pas son front, des patrouilles de contact sont envoyées dans la nuit reconnaitre les positions ennemies ; elles sont accueillies partout par une vive fusillade et rentrent dans nos lignes.

Dimanche 25 avril 1915.
De 11 heures à 12 heures, l’artillerie lourde ennemie bombarde la gauche du secteur (environ 40 obus). Les tranchées de la 3éme Cie sont encadrées et couvertes d’éclats – ainsi que le bivouac. Personne n’est atteint.
Les patrouilles de contact de nuit constatent la surveillance active des Allemands.

Lundi 26 avril 1915.
Nuit agitée – vive fusillade sur nos patrouilles que l’ennemi découvre au moyen de fusées éclairantes.
On continue l’organisation.

Mardi 27 avril 1915.
Journée assez clame.
Le Général de Division vient visiter le secteur.
Vers 17 heures, deux mitrailleuses ennemies ouvrent le feu sur le saillant d’ALLENCOMBE, elles exécutent un tir progressif qui arrose tout le mouvement de terrain jusqu’à la route d’ALLARMONT.
20 heures, nouveau tir des mitrailleuses ennemies sans plus de résultats que le premier.

Mercredi 28 avril 1915.
Echange de coups de feu pendant toute la journée avec les guetteurs ennemis.
Vers 20h, l’ennemi ouvre une vive fusillade sur le saillant d’ALLENCOMBE ; cette fusillade s’étend sur la ligne ennemie jusqu’à la CHAPELOTTE. Notre artillerie de la CHAPELOTTE entre en action. Le feu s’éteint peu après 20h30.

Jeudi 29 avril 1915.
A 7 heures, la gauche du secteur est bombardée par l’artillerie de campagne ennemie. Pas de pertes.
Journée assez calme – échanges de coups de feu.
On continue l’organisation.

Dimanche 30 avril 1915.
Pendant la nuit notre artillerie canonne assez sérieusement la position ennemie dans la direction du Chamois.
Echange de coups de feu pendant toute la nuit.
Réglages très satisfaisants du tir de nos crapouillots sur les lignes ennemies. Les résultats ne peuvent être observés.

Médaille Militaire :

Extrait du J.O du 27 avril 1915 :
Est inscrit au Tableau Spécial de la Médaille Militaire, le militaire dont le nom suit :

GALLOT. D Adjudant au 41éme Bataillon de Chasseurs.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire