Artillerie
de Tranchée :
A l’automne 1914, le front se stabilise et les belligérants
s’installent dans une guerre de position. Les soldats se terrent dans des
tranchées. Si les Allemands possèdent une artillerie à tir courbe adaptée à ce
type de combat (Minenwerfer de 17 et 25 cm de calibre), les Français en sont
dépourvus. Après avoir utilisé de vieux mortiers en bronze et des engins
rudimentaires, l’armée adopte plusieurs matériels adaptés aux tranchées, dont
le plus convaincant sera le mortier de 58 mm T. n° 2, le "T"
signifiant "tranchée".
Il faut en effet attendre le printemps 1915 et les travaux
du commandant Duchêne afin que l'infanterie française soit dotée d'une
artillerie de tranchée puissante et portable. L' objectif est simple : les tirs
doivent atteindre, depuis une tranchée et par un tir courbe, l'intérieur d'une
autre tranchée, action qu'un canon de campagne de 75 mm ne peut effectuer.
A partie de mars 1915, le bataillon va occuper des tranchées
de première ligne. Il sera équipé de mortiers de 58mm ainsi que d’un mortier
Aasen.
Mortier
Aasen :
Mis en service dans l’Armée Française en 1915, ce mortier de
conception Norvégienne pouvait propulser des projectiles de 86mm.
Munitions : grenade Excelsior B ou Excelsior AB (incendiaire et fumigène).
Mortier de 58mm :
Les projectiles, bombes à ailettes, tirés par les mortiers
de 58 mm T. n°1, puis de 58 mm T. n°1 bis, font alors preuve d'efficacité.
Grâce à une évolution technologique rapide, le modèle de 58 mm T. n°2 prend le
relai. Plus aisé d'utilisation que les précédents, et surtout plus robuste, ce
modèle s'imposera dans l'artillerie de tranchée côté français pendant toute la
durée de la guerre. Au 1er janvier 1918, 2 500 pièces étaient recensées. Les
armées grecques, serbes et américaines l'emploient également.
Du fait de sa morphologie, les soldats le surnomment
"crapouillot" ou petit crapaud.
Bonjour, si le mortier AAsen a été servi par l'Infanterie, le mortier de 58 T n'a été mis en oeuvre que par les Crapouillots de l'Artillerie de Tranchée.
RépondreSupprimerC. Monnet membre des Amis du Musée de l'Artillerie de Draguignan.
Bonjour,
SupprimerMerci de cette précision, effectivement le Bataillon a bien été équipé de mortiers de 58mm servi par des hommes de la 105éme Batterie de bombardiers du 56éme Régiment d'Artillerie en mars et avril 1916 comme en atteste le JMO du Bataillon. Deux artilleurs ont été blessés le 21 mars 1916.